Le développeur du logiciel d’aide rédactionnelle et de correction orthographique Antidote verse un million de dollars à l’Université de Montréal. Druide Informatique veut ainsi financer la recherche en analyse de texte par apprentissage profond. La somme sera allouée au laboratoire du professeur Yoshua Bengio, connu dans le monde entier pour ses travaux dans l’intelligence artificielle. Directeur de l’Institut des algorithmes d’apprentissage de Montréal, il est l’un des pionniers du «deep learning» (apprentissage profond). Il s’agit d’une technique d’apprentissage qui permet à un programme de reconnaître le contenu d’une image ou de comprendre le langage parlé. Facebook, par exemple, se sert de cette technique pour détecter les images contraires à ses conditions d’utilisations.
Parmi ses différentes fonctions, Y. Bengio a un rôle de conseil auprès de la start-up Maluuba, rachetée récemment par Microsoft. Son ambition: permettre à la machine d’apprendre à lire, c’est-à-dire lui apprendre à comprendre le sens d’un texte plutôt que d’opérer à une recherche par mot-clé. L’objectif est d’améliorer la communication entre l’homme et la machine en procurant à cette dernière une capacité intellectuelle plus proche de la nôtre. «L’analyse automatique des textes se prête bien à l’apprentissage profond, capable de traiter efficacement de grandes quantités de données», explique le professeur canadien.
Lancé il y a 20 ans, le logiciel de correction Antidote est devenu un outil indispensable aux rédacteurs. Il représente une remarquable application de l’intelligence artificielle, via ses dictionnaires par exemple. Mais pour l’instant, le logiciel n’utilise pas l’apprentissage profond. Celui-ci représente un énorme potentiel pour la société. En poursuivant le développement continu d’Antidote, Druide entend être aux premières loges pour faire bénéficier ses utilisateurs des retombées de la recherche en apprentissage profond. Le logiciel pourrait par exemple perfectionner les documents en arrangeant les idées ou en reformulant les phrases. Avec cette technique, Antidote ambitionne de dépasser son statut de correcteur orthographique pour s’attaquer au sens des textes qui lui sont soumis. (phe)